Un phénomène de société nouveau bouleverse nos repères traditionnels. En une génération, la crémation a connu une expansion spectaculaire passant d’un taux de 1 % en 1980 à 30 % en 2010.
Ce phénomène est plus marqué encore en Europe, en Suisse, Grande-Bretagne ou Danemark, où les taux sont de plus 70 %. Lorsque l’on interroge les français sur ce qu’ils veulent pour leurs propres obsèques, la majorité souhaite une crémation et beaucoup désirent que leurs cendres soient dispersées. Pourquoi ce qui a été la pire des indignités depuis des siècles ─ être brûlé et disparaître sans sépulture ─, devient-il une norme sociale ? Quelles sont les motivations affichées et sous-jacentes de ces choix ? Que cela révèle-t-il des évolutions de notre société ? Et comment les cérémonies civiles peuvent-elles conserver les fonctions essentielles des rituels funéraires, qu’ils soient archaïques ou modernes ?